Aussitôt visité, article aussitôt rédigé ! La saison des fraises, déjà bien entamée, c’est sur l’exploitation de Christian et Véronique GIBRAC que je me suis rendue pour en apprendre davantage sur cette culture.
Vous me suivez ?
Après une petite heure de voiture, c’est à Lizac (82), que Sandrine et Christian me reçoivent.
Le moment pour eux d’entamer une petite pause explicative avant de reprendre le travail !
Comment l’histoire a débuté ?
Gibrac, c’est une histoire de famille qui a démarré je ne sais même pas quand. J’ai toujours connu cette exploitation. Mes grands-parents avaient déjà ce domaine d’une 30aine d’hectares. Ils y cultivaient déjà des prunes et faisaient de l’élevage de vaches laitières.
Pour ma part, j’ai grandi dans cet environnement. J’étais déjà sur un tracteur à 7 ans 🙂
Rien n’a été donc plus évident que de reprendre les rênes en 1989.
J’ai arrêté l’élevage au profit des cultures fruitières.
Nous avons donc ces terres ici à Lizac, et d’autres à côté sur Labastide du temple ou nous cultivons encore quelques céréales. Nous ne nous sommes volontairement jamais agrandie. A l’époque dans le village, nous étions environ 80 petites exploitations diversifiées. Aujourd’hui, nous ne sommes plus qu’une poignée. Les autres ont vendu leurs terres pour céder la place de grandes exploitations de monocultures ; notamment des pommes.
Pourquoi pas vous ?
Parce que les Gibrac aiment la tradition. “Plus on est petit et mieux on fait”.
Nous préférons conserver une petite production par souci de qualité. On maîtrise mieux notre produit.
Nous sommes passés au bio il y a 6 ans avec la prune, puis petit à petit sur les autres cultures. J’emploie 8 saisonniers seulement, les mêmes depuis des années.
La tradition, on vous dit ^^…
Quelles sont vos cultures ?
J’ai voulu me diversifier essentiellement sur la culture fruitière : prunes, fraises, pommes, poires, cerises, figues, abricots, nashis…
Nous avons quelques légumes mais la culture est marginale : asperges, pomme de terre, artichauts… Elle nous permet aussi de réaliser une rotation des cultures.
Et on transforme depuis quelque temps nos pommes en : jus, jus pétillant et vinaigre.
En ce moment c’est la pleine saison des fraises. Les clients les découvrent au travers des dernières créations : fraisiers, jus, tartes du moment. Elles sont juste “exceptionnelles”. Pouvez-vous nous en dire davantage ?
C’est parti pour la visite avec Sandrine ! On entre dans le temps de la fraise.
Sacrée surface !
Oui, et chez nous, pas de désherbant, on fait tout à la main ou au rotofil.
Tout démarre en Automne pour la fraise. Si besoin, on plante de nouveaux pieds, environ tous les 2 ans pour assurer un minimum de productivité. On s’approvisionne auprès d’un pépiniériste du lot et garonne.
On peut compter sur une 1ère récolte mi-avril. En ce moment, on cultive de la magnum et de la gariguette. On devrait en avoir jusqu’à mi-juin.
Puis les variétés murano, clery, et les semi-remontantes marriguette prendront la suite jusqu’en août.
Les fraises sont cueillies à maturité et à la main le matin.
Les cueilleurs font un 1er tri. Les “parfaites” sont d’ores et déjà mises en barquettes de façon très précautionneuse.
Les autres, se sont les fraises “moches”. Avant elles n’étaient pas “vendables”. Nos quantités étant limitées et croulant sous la demande, nos fraises moches sont désormais vendues comme fraises pour confiture. Et tout le monde est content !
Et moi aussi !! Je ne perds pas une miette de cette visite, ni une opportunité de croquer dans une fraise moche.
Moche ou pas, la récolte est livrée et vendue dans les 48h maximum. La fraise reste un fruit fragile…
Combien en produisez-vous environ ?
Sur la saison on peut penser en ramasser 5 tonnes. Pour les pommes on est plus sur 80 tonnes.
Rencontrez-vous des contraintes de cultures ces dernières années ?
Niveau arrosage on s’en sort pas mal. Déjà, on arrose peu et à l’eau du puits essentiellement. Si besoin, on peut aussi puiser dans l’eau de la rivière. C’est un petit havre de paix où Christian aime venir faire une petite pause pour se ressourcer.
Par contre cet hiver, on a eu le gel. Contrairement à l’hiver 1991 où nous avions tout perdu avec 2 nuits d’affilée à -7°C, cette année nous n’avons perdu qu’une partie de la récolte. Mais ça ne sera pas une bonne année.
Les collines, à quelques endroits, ont protégé certaines cultures. Pour d’autres il a fallu utiliser la lutte mécanique : éolienne, chaleur et la technique de l’eau. En arrosant, un glaçon se forme autour du fruit pour le protéger.
Bref beaucoup de travail sans compter les heures de tailles des arbres en hiver. Environ 100 heures/hectare…
Encore une exploitation qui semble résonner à l’unisson avec les valeurs de KléZia. Une volonté de bien faire, en respectant la nature et l’humain.
Vous maîtrisez donc toute la chaîne de production-transformation-commercialisation. Sacré exemple d’indépendance et de force paysanne !
C’est sûr, on sait pourquoi on se lève malgré la rudesse du métier. Avec le temps on s’est réorganisé les tâches. Christian s’occupe surtout de l’exploitation.
Véronique, sa femme gère la partie commerciale sur Bordeaux.
Moi je touche un peu à tout, mais je m’occupe essentiellement de la commercialisation sur Toulouse.
Et Justine est notre Préparatrice qualité. Elle repasse derrière chaque barquette et prépare les commandes. Ici c’est son domaine !
Et nous voilà de retour au point de départ. Ah bein oui, y’en a qui n’ont pas chômé pendant que d’autres s’empifraient 🙂
Avec qui travaillez-vous ?
Privilégiant le circuit court avec nos clients, nous travaillons peu avec les professionnels. Si c’est le cas, c’est plutôt par affinité. L’humain est au cœur de notre vision.
Où vous trouver?
Vous nous trouverez sur les marchés toulousains et dans certains petits commerces comme l’essentiel, les cueilleuses et cap local. Vous pouvez aussi suivre nos aventures sur Instagram : https://www.instagram.com/gibracfruits/
Et moi je repars avec un PETIT cadeau…
Merci pour tout. Bye bye Lizac !