Comment l’histoire a débuté ?
Qu’est-ce qui vous a mené à ce projet et pourquoi des plantes aromatiques en particulier ?
La crise de la 30aine ? (rires)
Avant j’étais Responsable Qualité dans l’agroalimentaire. Un métier où la standardisation est d’or. Moi je suis plutôt créative, polyvalente, touche à tout, bref anti-standardisation. Et puis ce lieu magique où je retrouvais mes parents les week-ends ou plutôt ce sont eux qui me retrouvaient au fond du jardin. Moi qui aime cuisiner, je me suis pris d’un réel plaisir à cultiver les plantes aromatiques que j’allais cuisiner par la suite. C’est bien connu, jardiner laisse libre court à l’imagination, aux rêves et aux révélations.
C’est donc en 2016 que j’ai pris la décision de cultiver et transformer moi-même à la ferme et à la main épices et aromates.
En effet, on voit que les valeurs de La Bonne Herbe sont fortes.
Oui à mon image (rires) ! Je tiens vraiment à avoir le moins d’impact sur la nature, ce qui n’enlève en rien l’originalité et le plaisir. J’ai dessiné ces 3 pictogrammes qui reflètent bien ces valeurs et qui peuvent expliquer pourquoi mes produits sont différents de bien des plantes que l’ont peut trouver ailleurs :
Plantation, soin, désherbage, récolte, transformation, effeuillage, tout est manuel. Je ne jure que par l’huile de coude. Ce n’est ni plus ni moins qu’un retour au bon sens de l’époque.
Je travaille sur un modèle agricole écologique, certifié BIO depuis le début. Ici, il y a beaucoup de vent, c’est pourquoi il y a des haies, elles-mêmes productives (tilleul, laurier, rosier sauvage, noisetier…). En plus de protéger du vent, elles permettent d’abriter une certaine faune. Je paille à maximum pour éviter de trop arroser, tout en récupérant l’eau de pluie car je n’ai pas de puits ou autre pour puiser dedans ;
Et pour finir, tout est cultivé localement. Je peux ainsi assurer une traçabilité, une récolte à maturité et une transformation optimale.
On peut aller voir tout ça ?
Oui, voilà mon hectare et ses 7.000 m2 de culture. Il reste atypique dans un environnement fait majoritairement de monocultures. C’est divisé en 3 grosses parties avec plus de 25 espèces :
>les plantes aromatiques annuelles: basilics, persil, coriandre, aneth, bleuet, oseille de guinée, citronnelle de madagascar et les plantes maraîchères : piments, poivrons, tomates, oignon, ail, physalis, courge à graine.
>les plantes aromatiques pérennes : romarin, lavande, thym, sarriette, verveine, origan, sauge, estragon, menthes, safran, millepertuis, marjolaine, ciboulette, fenouil, mélisse, rose… Je me suis même lancée dans la culture de l’hibiscus. Chaque année je l’apprivoise un peu mieux.
>le verger : pommier, cerisier, prunier, plaqueminier, cognacier, pêcher, amandier, poirier, poivrier de Sichuan, figuier, pacanier, …
Ça en fait des cultures !
Oui, je ne chôme pas. De février à avril, je réalise mes semis que je mets ensuite en pleine terre. Cela me permet de revendiquer des récoltes de qualité riches en arômes. Vers la mi-juin, j’entretiens les plantations. Les 1ères récoltes démarrent fin juillet pour finir vers novembre avec le séchage. « Les choyant 6/7 jours, elles sont optimales car ramassées à maturité.
C’est ensuite une période creuse aux champs, mais dense à l’atelier avec le début des transformations.
J’ai investis une grande partie de mes économies dans ce projet et dans l’aménagement de l’atelier et des parcelles. Les contributeurs d’une campagne de financement participatif ont soutenu mon projet, en me permettant d’installer un système d’irrigation fiable, j’ai ainsi pu consacrer mon temps à autre chose que tirer des tuyaux.
Notamment, un séchoir avec de grandes claies bien ventilées pour une déshydratation optimale.
Mes feuilles de verveine, par exemple, ressortent bien vertes et non cramées par les rayons du soleil. Arômes et propriétés sont ainsi préservés.
Ceci dit, je tiens à souligner que je suis soutenue par ma famille : mes parents, mon frère, mon mari et d’ici peu peut-être par ma petite fille. La famille c’est important, ce projet nous a encore plus soudé.
Vos produits quels sont-ils ?
J’ai désormais classifié mes produits en 3 gammes :
➤ Les Infusions que l’on peut faire infuser à chaud comme à froid (calmos, menthe olé, le matin ça pique…).
➤ Les Sirops (menthe poivrée, lavande, verveine citron,…).
Alors inévitablement mon préféré c’est celui à la lavande !! C’est d’ailleurs suite à cette découverte que l’idée de lancer des p’tits biscuits figue-lavande est née^^
➤ Les Sels & aromates (basilic, grains de coriandre, tomates séchées, origan, mélanges d’épices piment doux, piment de cayenne ..)
Cultures, Transformations, Conditionnement, Etiquetage, Livraison, Comptabilité… C’est beaucoup de travail, d’adaptation, d’efforts, mais je suis tellement fière des premiers résultats !
Défendre d’aussi belles valeurs tout en faisant vivre l’agriculture locale, redonner vie à nos terres, sens à notre patrimoine… J’espère que les clients seront de plus en plus nombreux au rendez-vous.
Avec qui travaillez-vous ?
A vrai dire, je commence à peine à vendre mes produits. J’ai passé presque 2 ans à tester mes cultures, à voir comment les plantes pouvaient se plaire sur ces terres gersoises.
Avec pas mal de pertes, il faut le dire, les premières récoltes VRAC ont été vendues à des personnes qui ont découvert mon activité sur les réseaux sociaux ou par le bouche à oreille.
Mon premier client professionnel, c’est KléZia qui a testé mes premiers essais de physalis, graines de courge et menthe poivrée. J’ai aussi eu l’opportunité de réaliser des paniers gourmands pour les clients de plusieurs sociétés locales…
Où vous trouver?
Je valorise les circuits courts. Je trouve que cela permet de préserver la qualité artisanale de cette production. Vous pourrez notamment retrouver mes produits :
-à La Ruche qui dit Oui ! du Jardin des Plantes, Fauga, de Villeneuve tolosane, théatre de la cité à Toulouse et Auterive
-dans des épiceries vracs et/ou de producteurs : A Toulouse chez : O local bio, Aux briques rouge, NaturoDrive à Eaunes, Biocoop Lèguevin
-et maintenant, vous pouvez commander mes produits sur mon site marchand
https://la-bonne-herbe.fr/boutique/
Bien sûr ici, on a adopté ses produits aussi bien chez KléZia qu’à la maison grâce au réseau de la ruche qui dit oui et au circuit ultra court et personnalisé 😊.
Merci Roxane pour tout ce travail et ces valeurs qui font écho ♥︎
Vous retrouverez ses physalis « bonbons » dans le muesli Pomme Physalis, ses atypiques graines de courges Lady Godiva dans le muesli multigraines, et autres prochaines créations.