KléZia s’efforce de trouver des producteurs de qualité mais aussi de vrais partenaires. Biograneta fait partie des fidèles premiers. Cela fait presque deux ans que j’ai rencontré Frédéric, Stéphanie et leurs 5 filles, une famille de paysans bio, meuniers, pastiers, huiliers …
-Toc, toc, toc
-Entrezzzz !
C’est Stéphanie qui nous reçoit, entourée de quelques-unes de ses filles.
Comment l’histoire a débuté ?
Basés dans le Gard, Frédéric était directeur de coopérative agricole et moi chargée de missions au Ministère de l’agriculture. Ce qui nous a amené à esquisser le projet d’une installation, c’est précisément ce que nous avons vécu tout au long de nos expériences, personnelles et professionnelles. Même s’il est vrai que nous sommes encore jeunes, nous avons eu la chance, au travers de nos cursus d’étudiants et par nos emplois, de pouvoir voyager, aussi bien en France qu’à l’étranger. Nos métiers respectifs nous permettent également de pouvoir côtoyer des personnes de divers horizons, aux aspirations multiples. Je pars du principe qu’il faut toujours essayer de tirer le meilleur des situations que nous vivons.
Pour rester réalistes, nous ne sommes pas les seuls à revenir à la terre après avoir exercé divers métiers après nos études supérieures. De notre promotion d’ingénieurs, nous sommes déjà plusieurs à avoir franchi le pas ou à être en passe de le franchir. Il y a deux approches possibles à mes yeux : s’installer de suite après les études agricoles ou décaler cette installation en vivant sa vie entre les deux. De toutes façons, c’est l’appel à la terre qui sera le plus fort si vraiment on est fait pour ça. C’est un métier très dur, quoiqu’on en dise, mais c’est aussi le plus beau métier du monde. Je ne le dis pas par utopie. Il permet d’allier la nature au travail, à l’écologie, à la fonction nourricière et à l’aménagement du territoire. Le schéma qui correspond le mieux à nos aspirations est celui qui se rapproche le plus de la nature et de l’homme.
Finalement, Biograneta, c’est une histoire de famille. Il y a peu de distinctions en la vie professionnelle et la vie personnelle. Tout le monde vit autour de ce projet et s’en nourrit. C’est le cas de le dire. Les filles participent quand elles le souhaitent….
@biograneta Vous avez vu ces petites mains ? Petit clin d’œil à la tribu 😉
Pourquoi le nom de Biograneta ?
Nous avons le privilège de semer des petites graines Bio en Occitanie, petites graines qui donneront de belles cultures que nous transformerons par la suite en farines, huiles et pâtes Bio.
En occitan, « petite graine » se dit graneta …
Pourquoi vous être installés dans le Lauragais ?
Nous sommes plutôt revenus sur nos terres par un lien très familial qui nous anime. Nous avons repris l’exploitation familiale à Montbrun Lauragais. Cette installation est un projet familial, un chemin de vie que nous voulons prendre avec nos enfants même si ce n’est pas le plus aisé.
Pourquoi en BIO ?
Pour nous le bio était une évidence, depuis la naissance de notre 1ère fille (2000), la consommation de produits bio et en circuits courts nous est apparu indispensable.
Mais cela va au–delà du bio, nous défendons des valeurs bien plus larges au travers d’un engagement personnel, un projet sincère. Nous sommes fervents admirateurs du travail de Claude et Lydia Bourguignon
Faire notre part dans ce changement de mode de production et de consommation est dans la logique de nos convictions. Ne pas dominer la nature nous permet d’en tirer le meilleur ou tout au moins ce qu’elle veut bien nous laisser.
On se lance tout doucement dans l’Agroforesterie (associer des plantations d’arbres -bois d’œuvre ou comestible- à de grandes cultures). Nous avons commencé avec des semis de lin sous actinidiae.
« Agriculture locale, collaborative, biologique et circuits courts »
On souhaite produire de bons produits mais aussi les faire connaitre, partager notre savoir, reconnecter les gens avec les saisons. Notre page Facebook y fait beaucoup. Vous y trouverez des vidéos de nos moissons, de nos fabrications…
Comme quoi on peut concilier agriculture paysanne et connectivité. Ce n’est pas KléZia qui dira le contraire 😉
Depuis l’ouverture en mai dernier, de notre boutique en bois, construite intégralement par Frédéric, on y accueille en plus de nos produits, ceux de producteurs bio & locaux. Vous pourrez y retrouver les confitures de Bertrand de la ferme des matilous, du savon de l’artisan savonnière Sophie de Zenzitude (Escalquens) …et on sensibilise à la réduction des déchets ! On peut venir avec ses propres contenants pour se servir en vrac des produits Biograneta.
Concrètement que produisez-vous ?
Nous cultivons sur plus de 60 hectares du blé tendre, blés anciens, blé dur, sarrasin, lin, tournesol, soja, lentilles vertes, pois chiches, caméline, petit épeautre. On s’est lancé cette année dans la lentille rose, une variété pas vraiment connue dans le Lauragais mais délicieuse et tout aussi intéressante au niveau nutritionnel que les lentilles vertes. A différencier des lentilles corail qui se délitent vite à la cuisson car dépelliculées !
Nous avons plein d’autres idées de nouvelles productions mais chuuut…
On est curieux et prônons la variété. On s’approvisionne auprès d’autres producteurs, on travaille donc sur des semences paysannes, de population (qui ne sont pas stériles et se resèment toutes seules)
Quand je vous ai rencontré il y a presque deux ans, vous n’aviez pas de blés anciens. Pourquoi avoir choisi de le cultiver ?
Les blés anciens sont des blés rustiques, ayant des besoins en azote beaucoup plus faibles que les blés modernes et moins sensibles aux maladies. L’aspect intéressant est qu’ils s’adaptent aux terroirs dans lesquels ils sont semés. D’un point de vue nutritif, ils contiennent moins de gluten et plus particulièrement moins de gliadine (protéine composant le gluten), ce qui permet de produire une farine digeste et nutritive.
Et voilà enfin la réponse au concours mystère des blés anciens …Le gagnant … est … (cf en bas de ce mail, manière…
Gepostet von Biograneta am Mittwoch, 12. Juli 2017
KléZia s’approvisionne principalement chez vous en graines de lin. C’est lui qui donne ce petit goût si particulier et un intérêt nutritionnel indéniable. Pourriez-vous nous en dire plus sur la culture, ses avantages et inconvénients ?
Nous cultivons un lin brun, il est semé en début de printemps, fleurit courant mai et est récolté en juillet. C’est lui qui fait de jolies petites fleurs bleues en début et fin de journées.
On vend les graines mais on les transforme aussi en huile. Le lin est riche en omégas-3. C’est aussi ce qu’on appelle un mucilage. Il gonfle au contact d’eau formant un gel qui peut remplacer les blancs d’œufs dans certaines préparations. Vous plus simplement moudre la graine et en parsemer vos salades, ou les assaisonner directement avec l’huile. Attention, cette huile se garde au frais dans sa petite bouteille opaque car elle s’oxyde très vite. Vous trouverez quelques recettes sur notre site. On aime cuisiner !
@biograneta
Comment s’organise votre travail ?
De façon générale, les tâches sont bien réparties.
Frédéric s’occupe de la partie production : travail de la terre, semis, entretien, récolte, réparation de matériel et construction de nos habitations ;)…
Et moi je m’occupe de la recherche des nouvelles semences, de la transformation de nos productions, des ventes.
On peut désormais produire de l’huile depuis l’arrivée de notre presse Taby, grâce à la contribution de la région. On propose désormais de l’huile vierge bio 1ère pression à froid de lin, de caméline et de tournesol. On obtient d’un côté par décantation, cette superbe huile dorée et de l’autre du tourteau encore riches en éléments que nous gardons pour nos poulettes (Clara, Grana, Brava) et celles de nos clients !
J’avoue que l’odeur de tourteau m’a mis en appétit. Si si !
On transforme nos blés et notre sarrasin en farine (T80, T110, T130) moulues à la meule de pierre avec un moulin Astrié et également dans le moulin à vent de Montbrun Lauragais. Et depuis le mois de mars, nous produisons de la semoule de blé dur grâce au moulin sur meule de pierres pour proposer des pâtes de blé dur au blé poulard, à la farine de petit épeautre et une version au sarrasin sans gluten.
C’est grâce à Miimosa et nos formidables contributeurs que nous pourrons nous offrir la machine et le séchoir à pâte.
Gepostet von Biograneta am Donnerstag, 8. Juni 2017
Ah, ils sont bien sûr référencés dans cet article. Alors, des pâtes oui mais des Biograneta !
@biograneta
Il leur reste à trouver une trieuse pour le lin. En attendant, c’est avec LA pince à épiler que Stéphanie occupe ses soirées. Un vrai travail de fourmi… Vous comprendrez pourquoi chaque petit grain compte autant chez KléZia. J’espère aussi en vous dévoilant ce travail, changer l’approche de vos futures dégustations. La Pleine conscience, vous connaissez ?
avant/après triage
Et pour finir on s’investit tous les deux dans la commercialisation, les marchés, les foires en fonction de nos emplois du temps respectifs…
Euh, c’est tout ?
Ah non, j’occupe un autre emploi, je me charge de la compta, de l’animation des réseaux sociaux, de mon potager, de la vie de ma ptite tribu…
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Stéphanie m’amène dans sa cuisine pour poursuivre la conversation et faire une petite pause. Oui, quand elle vous reçoit, elle travaille en même temps ! Vous avez compris, ça ne chôme pas ici.
La maison, attenante au hangar, a elle aussi été construite par Frédéric. Y’en a qui savent tout faire et d’autres pas 🙂
Que de charme tout ce bois. On s’y sent de suite bien.
Ici, on cuisine et ce dès le plus jeune âge. La cuisine est un lieu de vie, un lieu d’échange, un lieu de créativité culinaire. Les filles adorent et moi aussi.
Et là, en promenant mon regard, je tombe sur ça :
Vous saviez, vous, qu’il existait des floconneuses pour la maison ? Regardez celle-là ! Un peu d’avoine ou de sarrasin, on actionne la manivelle et hop le petit déjeuner est servi ! Et ça coute moins cher. Voilà un investissement qui aurait sa place chez KléZia…
Vous avez compris, KléZia/Biograneta, ça ne rime pas par hasard. Ici on prône le fait-maison, le retour à l’essentiel, le vrai, le sain, le terroir, le goût…
Avec qui travaillez-vous ?
On travaille en direct avec plsuieurs professionnels : KléZia, Crêperie Kaouenn, Chez Nenette
Où vous trouver ?
Point de vente Biograneta (sur l’exploitation — Route d’Espanes à Montbrun Lauragais)
Mercredi 9H45-11H45 et 13H45-18H et samedi 9H-16H
Marchés bio et fermier:
*Montbrun Lauragais (Semaine impaire — Chaque jeudi de 16h30 à 19h30)
*Castanet Tolosan (Semaine impaire — Chaque vendredi de 15h à 19h30)
*Place de la mairie de Saubens (chaque 1er vendredi du mois de 18H à 20H)
*Marché d’Ayguesvives de 16H à 20H (Semaine paire — Chaque vendredi de 16h à 20H)
Epiceries :
O local BIO, Le campestre, L’eau Vive labège, Frais d’ici, le comptoir saint agne…
Afin d’avoir les dernières bonnes adresses, le mieux est de consulter leur page http://www.biograneta.fr/nous-trouver
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De nos champs à votre cuisine !
Ah ben oui, on ne peut pas mieux dire.