A la rencontre de Slow Food

Après des portraits de producteurs-paysans partenaires KléZia et celui d’un comédien, c’est au tour d’une association de faire parler d’elle !
Slow Food milite depuis  30 ans pour une alimentation « bonne, propre et juste pour tous » sur un rayon régional, national et international.
C’est Audrey, responsable de l’antenne Toulousaine qui nous présente cette association pionnière.

Pourrais-tu nous en dire plus sur l’origine du mouvement Slow Food ? 

L’idée de ce mouvement a émergé en 1986 en réaction à l’implantation d’un fast food sur la jolie place d’Espagne à Rome. Révolté par cette construction et par cette nouvelle preuve de l’avancée de la nourriture industrielle et de la standardisation du goût, le sociologue-journaliste-critique gastronomique Carlo Petrini fonde les bases de ce que sera le mouvement SLOW FOOD.
Conscient qu’il ne pourrait pas entrer en guerre contre cet empire de la malbouffe, il préfèrera lutter pour les traditions alimentaires locales, pour le respect de la saisonnalité des aliments, pour la biodiversité, pour les petites productions agricoles, etc.

Plus précisément, quel est le but de Slow Food ?

Un des objectifs de Slow Food est de faire prendre conscience aux consommateurs que leur assiette a un réel pouvoir et que nos choix alimentaires ont un impact sur le monde qui nous entoure. Nous avons un exemple récent avec les œufs : petit à petit, les consommateurs ont fait attention à leur achat de boite d’œufs au supermarché et ont privilégié, même s’ils sont un peu plus chers, les œufs bio (0) ou plein air (1) ; aujourd’hui, nous allons vers la quasi-disparition des œufs de poules en cage (3).
C’est important de faire attention à ce que l’on met dans nos assiettes, de se poser les bonnes questions. D’où ça vient ? Est-ce que c’est bien la saison ? Comment cela a-t-il été produit ? Est-ce que le prix reflète vraiment le travail du producteur ? etc…

Production, distribution, consommation, ou que se passe-t-il du champ à l’assiette ? Il va sans dire que toutes ces questions nous permettent d’apprendre ou de redécouvrir pas mal de choses… 

A Slow Food, nous avons comme slogan « Bon, propre et juste ». Un aliment doit être :
*BON, savoureux, en mesure de satisfaire nos sens,
*PROPRE c’est-à-dire, produit selon des méthodes qui respectent l’environnement et la santé de ceux qui le produisent,
*JUSTE avec un prix certes accessible pour tous les consommateurs, mais qui surtout rémunère correctement le travail du producteur. Cette « nouvelle gastronomie » est ainsi indissociable de la politique, de l’agriculture, de l’écologie… 

Quelle différence avec d’autres courants engagés comme Terre de Liens, Les Colibris, Kokopelli, Semences Paysannes,… ?

Nous connaissons bien entendu ces divers courants ou associations qui œuvrent dans le même sens que Slow Food mais dans des domaines différents ou plus spécifiques comme Semences Paysannes ou Terre de Liens. Plus précisément, Slow Food s’axe sur 3 grands projets :

Pour la sauvegarde de la biodiversité, il y a les deux projets suivants :

L’Arche du goût est un inventaire de produits alimentaires d’une qualité gustative notable, produits de manière artisanale et liés écologiquement et historiquement à une région précise.  Il a pour but de recenser, avant qu’ils ne soient perdus, des espèces végétales, des races animales et des savoirs faire artisanaux. Par exemple, l’an dernier, nous avons inscrit à l’Arche du goût la poule noire de Caussade, le marron de Laguépie ou bien la recuite de l’Aveyron (fromage de lactoserum).

Une Sentinelle est un « produit » alimentaire menacé de disparition et qui bénéficie d’un projet de sauvegarde et de relance par sa promotion auprès de connaisseurs, amateurs ou professionnels. Concrètement, Slow Food va mettre en place des moyens techniques, des aides à la communication ou former de nouveaux producteurs via la mise en place d’un vrai réseau. Par exemple, le porc noir de Bigorre a bénéficié d’un programme sentinelle il y a quelques années ; actuellement, le petit épeautre de Haute Provence est une sentinelle Slow Food.

Le projet Alliance des chefs vient d’être lancé en France en septembre dernier. Son objectif est d’impliquer plus activement le monde de la restauration pour dynamiser et encourager le réseau local de petits producteurs et artisans qui travaillent dans le respect du bon, propre et juste. Les chefs s’engagent aussi dans la mesure du possible à cuisiner des produits de l’Arche du goût. C’est une sorte de cercle vertueux que nous aimerions faire émerger. Michel Bras, fervent défenseur de Slow Food est un des premiers chefs avec son fils Sébastien, à faire partie de ce projet.

Terra Madre est un réseau de membres actifs de la production alimentaire au sens large comme des producteurs, pêcheurs, éleveurs, chefs cuisiniers mais également universitaires ou autres acteurs du territoire qui œuvrent à établir un système d’alimentation bonne, propre et juste. Tous les deux ans, ce grand réseau se rassemble à Turin. J’y suis allée en septembre dernier et c’était formidable de découvrir tous ces producteurs du monde entier nous présenter avec fierté leurs produits. De voir tous ces producteurs impliqués, ça rebooste vraiment notre engagement ! Mais il y a bien d’autres projets ou initiatives encore  : 10 000 jardins en Afrique, Slow Fish, Slow Cheese …

Avec toutes ces initiatives on imagine une sacrée envergure…

Oui, le mouvement Slow Food est né en Italie et accueille donc le siège de l’association. Slow Food est présent aujourd’hui dans 160 pays : Corée, France, en passant par les USA et le Mexique…

Chaque Pays a des « convivium » ou antennes locales. Chaque convivium sert de relais entre une région et l’organisation internationale et a pour objectif de sensibiliser le grand public aux bienfaits d’une alimentation « bonne, propre et juste » par l’animation et l’organisation d’événements. En France, il y a près d’une trentaine de convivium. Le convivium Midi Toulousain compte près de 50 adhérents.

Y a t-il des relations entre les nombreuses antennes ?

Oui on se contacte pour échanger ou pour se donner des idées. Nous avons un réseau mail interne pour discuter de sujets d’actualité. Et nous nous voyons lors d’évènements nationaux ou tous les 2 ans à Turin au salon Terra Madre. 

Que faites-vous sur Toulouse ?

Des animations, des conférences, des ateliers, des visites de producteurs. Dernièrement, nous sommes intervenus dans une classe de primaire au travers d’une animation sur le miel et les abeilles et d’un mini-atelier de dégustation  avec différents types de miel ; par le goût et la diversité des saveurs, on peut sensibiliser les enfants sur la qualité du miel et comment reconnaitre par exemple du miel d’apiculteurs et du miel d’usine !
Nous avons également organisé une sortie dans le Tarn pour visiter un maraicher qui travaille avec son cheval, un jeune vigneron bio et des vergers bio également.

Avec l’un de tes fournisseurs, Au petit grain bio, nous avions organisé il y a quelques temps un apéritif et Laurent Paul nous avait présenté son travail et ses légumineuses & céréales.

De quel argent vivez-vous ?

Des adhésions et des dons seulement. Lorsqu’une personne adhère à Slow Food, une petite partie de la somme va au convivium d’accueil, le reste allant à Slow Food International pour financer les différents projets dans le monde. Et nous sommes uniquement des bénévoles !

 Comment faire pour être au courant des actualités et/ou s’engager ?

Vous pouvez vous abonner à la newsletter sur le site de Slowfood .
Vous pourrez vous tenir au courant des actualités de Toulouse via notre page Facebook.
Et si vous souhaitez nous faire découvrir un producteur, un artisan ou un restaurant que vous pensez être dans la mouvance Slow Food ou bien nous signaler un produit exceptionnel qui risque de disparaitre vous pouvez nous écrire à
[email protected] !

Si vous souhaitez adhérer et soutenir les projets de Slow Food, le prix d’une adhésion varie suivant l’âge et la situation professionnelle. Plus d’informations > http://slowfood.com/joinus/membership/france

***

Après cet agréable moment d’échange passé avec Audrey autour d’une bonne assiette ^^, il semble évident que KléZia s’inscrit totalement dans cette démarche. C’est donc tout naturellement qu’elle a rejoint le rang de membre actif du convivium Midi-Toulousain !


Des ateliers seront prochainement proposés et certainement plein d’autres beaux projets… Vous souhaiteriez y participer et être tenu au courant des prochaines initiatives locales ? Déposez-vos coordonnées > ici

La conscience est probablement ce lieu intime où chaque être humain peut en toute liberté prendre la mesure de sa responsabilité à l’égard de la vie.” Pierre Rabhi

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