Comme vous devez le savoir, KléZia a été récemment contrôlée concernant ses allégations, notamment la fameuse SANS GLUTEN.
Cette visite m’a été bénéfique car j’ai appris les tenants et les aboutissants de la règlementation en vigueur, et comme à mon habitude, j’en profite pour vous éclairer aussi, vous clients et vous artisans. Et oui, nous sommes encore nombreux dans l’ignorance. Mais plus pour longtemps si vous lisez cet article 🙂
Pour la petite histoire, KléZia a démarré en revendiquant le sans blé moderne avec l’utilisation de farines de blés anciens provenant de chez Au petit grain bio. L’idée était bien (et l’est encore) de proposer des produits digestes à base d’ingrédients bienfaisants. Et comme déjà expliqué dans ce dossier, le gluten des blés anciens n’a rien de comparable avec le gluten des blés modernes. D’ailleurs, certains journalistes enrichissent maintenant leurs articles sur les blés du mot moderne. Il était temps ! Cependant, sans être coeliaque, certains d’entre vous m’ont demandé des produits sans gluten.
J’ai donc créé quelques douceurs sans ingrédients source de gluten (avoine, seigle, blé, orge, triticale) : muffin, cake, entremet chocolat, entremet poire noisette… Ce qui ne signifie pas que mes produits répondent aux exigences des personnes coeliaques.
Vous vous demandez pourquoi ?
Voilà 2 raisons :
- J’utilise dans mon laboratoire des produits contenant du (bon) gluten : avoine, blés anciens non hybridés. Rien n’empêche donc une éventuelle contamination croisée.
- Mes farines avec et sans gluten proviennent de paysans producteurs qui travaillent eux aussi en parallèle des céréales avec et sans gluten.
Donc à moins de valoriser la standardisation et la monoculture, KléZia ne peut décemment promettre aux personnes intolérentes au gluten, l’absence de contamination croisée.
Mais ça, vous le saviez déjà. Alors où est le problème ?
Et bien, j’avais beau le dire, KléZia affichait jusque là la mention “sans gluten” sur ses produits sans ingrédients source de gluten, mais pas forcément sans traces. Et quand on est intolérant, les traces ça compte !!
Afin de protéger le consommateur, les industriels tout comme les artisans doivent répondre au règlement d’exécution (UE) n°828/2014 de la Commission du 30 Juillet 2014.
(NATURELLEMENT) SANS GLUTEN
La mention «sans gluten» ne peut être apposée que si l’aliment vendu au consommateur final ne contient pas plus de 20 mg/kg de gluten ou 200 ppm. Cette mention équivaut au logo (payant) de l’AFDIAG (l’association Française des intolérents au gluten)
TRÈS FAIBLE TENEUR EN GLUTEN
La mention «très faible teneur en gluten» ne peut être apposée que si l’aliment, constitué d’un ou de plusieurs ingrédients fabriqués à partir de blé, de seigle, d’orge, d’avoine ou de leurs variétés croisées
et spécialement traités pour offrir une teneur réduite en gluten, ou contenant de tels ingrédients, possède une teneur en gluten qui ne dépasse pas 100 mg/kg dans l’aliment vendu au consommateur final.
Attention on ne badine pas avec la loi !
Pour pouvoir afficher la mention sans gluten sur un produit ; mais aussi sur une carte de restauration; comme par exemple option sans gluten sur demande^^;
il nous incombe donc, nous, artisans, restaurateurs, industriels, de :
-soit travailler uniquement sur du sans gluten ET avec des fournisseurs, souvent industriels, pouvant garantir la non contamination croisée,
-soit réaliser des tests d’auto-contrôles.
Et quand on s’appelle KléZia, et qu’on promeut l’agriculture paysanne, on fait comment ? C’est bien là la problématique… J’aurai bien suggéré aux autorités de se contenter d’un label payant, tout comme on le fait pour le label BIO, mais les hautes instances en ont voulu autrement. Difficile de leur en faire part…
Pour information, l’entremet chocolat a été testé par un laboratoire, suite à la visite du service de répression. Bonne nouvelle, il est bien SANS GLUTEN. Néanmoins, n’ayant pas pour cible les personnes coeliaques (à chacun sa spécialité), KléZia retire donc ce terme.
Au vue du résultat, l’entreprise ne prend pas grand risque à afficher TRES FAIBLE TENEUR EN GLUTEN (à condition de réaliser des tests pour le prouver), ou encore SANS BLE, même si ce n’est pas exact, mais je ne suis pas convaincue par l’impact de ces appellations. Alors je m’en remets à vous ! Que taperiez-vous sur votre moteur de recherche ou qu’est ce qui pourrait vous faire comprendre que le produit est “sans gluten” mais pas garanti sans traces afin de répondre aux exigences règlementaires ?
Vous êtes nouvellement coeliaque ? Si je peux vous donner un conseil, le logo de l’AFDIAG est à ce jour la seule vraie garantie de sécurité. En ce qui concerne la mention sans gluten, vendeurs, artisans, restaurateurs sommes encore nombreux à ignorer cette règlementation. Je vous conseille donc de nous demander à chaque fois si la teneur <20 mg/kg de gluten peut être garantie. Bien sûr, si l’entreprise propose uniquement du sans gluten, vous devriez être dans le bon et à contrario si vous voyez cohabiter sur l’étal d’une boulangerie un pain sans gluten et un pain T80, vous vous doutez que la contamination y sera… C’est aussi pour éviter la contamination (aux pesticides cette fois) que les produits BIO des grandes surfaces sont emballés (au revoir zéro-dechet, mais c’est un autre débat) 😉
Voilà, vous savez tout. J’attends avec impatience vos propositions, impressions et remarques suite à cet article.
Merci d’avance,
Raphaëlle,
créatrice de pâtisseries holistiques
Bonjour,
Pour ma part, je taperais ‘sans blé moderne’. De toute façon, le moteur de recherche va chercher dans les contenus. Donc les logos ne me paraissent pas indispensable, surtout qu’ils peuvent être sujets à contreverse.
A part cette mention ‘sans gluten’ ne changez rien, sauf à ajouter des explications à ce sujet.
La transparence est importante et elle est satisfaite dans votre site grâce à la qualité et la richesse des informations et des argumentaires.
Je pense que c’est la meilleure démarche et celle qui est durable.
Gardez confiance dans ce qui fait votre réussite, notamment le bouche à oreille.
Merci pour votre retour !